du 02/10/2017 au 12/10/2017

La route des salars, océans de sel

Le 12 octobre 2017 par Lolo

Info pays Bolivie - Nord Chili
Pédaler sur le sel des salars de Coipasa et d'Uyuni, puis bonne pause productive dans la ville d'Uyuni.

Resumen en español

¿Hablas español?


Nos volvimos en Bolivia por la frontera Colchane/Pisaga. Nos dimos un rodeo hasta Sabaya. No tuvimos agua y no pudimos tomar el atajo para ir directamente a Coipasa. Pero fue una buena cosa. Asi pudimos pedalear durante 40 sobre una muy buena carretera con una muy grande bajada de 20kilómetros, dormir en un hostel y comer un rico pollo broster con papas fritas.

Llegamos en el salar de Coipasa. Éste es mas pequeño y mucho menos turístico que el salar de Uyuni, y nos gusta mucho. Pedalear sobre esta mar de sal estaba un sueño para nosotros. Los primeros kilómetros fueron un poco difíciles : es un mezcla de sal con tierra y no estaba duro. Difícil para peadear. Había mucho ruido en unos lugares porque el sal hacía placas que se rompían con los bicicletas. Había también unos pequeños ríos… Pero despues todo estaba blanco, duro y tan bonito. Tuvimos la sensación de navegar sobre una mar blanca. Y no había nadie. El salar solo para nosotros… Por la noche acampamos sobre el sal. Tuvimos una piedra con nosotros para clavar las estacas y fue una buena idea porque el sal es muy duro. Y durante la noche había una luna llena. Con el sal blanco había mucha luz toda la noche! Pensabamos que estuviera fácil de ir hasta Llica, sólo 40 kilómetros. Pero no! Fue tan difícil de irnos del salar que de llegar y después la trocha estaba con mucha arena. Llegamos a Llica por el fin de la tarde muy cansados con las bicicletas muy sucias (con el sal) y nos paramos un día en un pequeño hostal con dueños muy simpáticos.

El salar de Uyuni es mucho mas grande. El mas grande salar del mundo. Tuvimos que pedalear 170km sobre el sal. Aquí es muy fácil. Este salar es muy turístico y hay como carretera sobre el sal porque hay muchos carros que circulan. Y todo el salar es muy duro. Este salar no es tan blanco que el salar de Coipasa, es un poco beige. Dormimos en el medio del sal una otra vez. Nos gustó el primer día pero el segundo fue un poco monótono.

Llegamos en Uyuni y estábamos feliz de poder descansarnos unos días, pero todos los turistas que encontramos y en todos los blogs, es escrito que Uyuni es una ciudad horrible. La gustamos. Es una pequeña ciudad donde pudimos encontrar todo lo que nos necesita (y arreglar los zip de la carpa), hay un mercado como en Perú y durante unos días pudimos comer cosas con mucha sal, mucha azucar y muchas grasas… Despues vamos a cruzar la ruta de las lagunas. Más de 10 días sin tiendas, y con restricciones de comida. Tuvimos que aprovechar en Uyuni ! En Uyuni Coco fue durante una mañana en una escuela porque los alumnos de una escuela de nuestro pueblo quieren saber cómo se pasa la escuelaen Bolivia. Lolo no puede venir porque estaba muy ocupado : estaba preparando el itinerario. Tuvimos que comprar comida para 10 días… Muchas cosas y mucho peso. Ahora estamos listo para hacer el desafío de las ciclistas en Bolivia : el Sud Lipez, la ruta de lagunas…

Rencontre avec la fleur

Je ne résiste pas à l’envie de placer un extrait du Petit Prince de Saint-Exupery, que j’ai lu il y a peu. Je trouve que ça colle tout-à-fait à nos dernières semaines de pédalage dans les contrées désertiques arides et dans les déserts de sel.

Le petit prince traversa le désert et ne rencontra qu’ une fleur. Une fleur à trois pétales, une fleur de rien du tout… -Bonjour, dit le prince. -Bonjour, dit la fleur. -Où sont les hommes ? demanda poliment le petit prince. La fleur, un jour, avait vu passer une caravane: -Les hommes ? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup. -Adieu, fit petit prince. -Adieu, dit la fleur.


Sabayé la peine !

Un petit détour d’environ 30 kilomètres par Sabaya après le passage de la frontière Colchane / Pisaga. Il doit être possible de couper par des pistes pour rejoindre directement Coipasa, mais nous avons du mal à recouper les informations recueillies auprès des locaux, de la police et de quelques lectures de blogs. On nous avait dit que l’on aurait de l’eau avant de s’engager sur la fameuse piste, qui au passage est peut-être sableuses, mais peut-être pas, mais non ! L’après-midi est déjà bien avancée lorsque l’employé de la « DDE », venu à moto balayer un virage légèrement gravillonneux, nous dit qu’il se pourrait que l’on trouve de l’eau en route. Et que l’on devrait mettre 3 heures pour rejoindre Coipasa, étant donné que lui en met 2 à moto. Ben voyons… décision est donc prise de continuer à gravir le col. C’est du bitume, ça roule bien, et ensuite nous avons 20 kilomètres de descente dans de superbes paysages. Et le soir un poulet – frites – mayo – ketchup – coca (c’est la recette pour perdre du poids !) bien mérité après les 2 semaines passées sur les pistes. Et une nuit d’hôtel. Donc pas de regret, Sabaya ça valait la peine !

C'est quoi un salar ?

Autrefois ce fût un lac, qui s’est asséché, pour former une épaisse couche de sédiments de sel. A la saison sèche le revêtement est dur, il est facile de rouler dessus comme nous avons fait. A la saison des pluies il est submergé d’une couche d’eau qui paraît comme un miroir, mais il devient alors impossible de rouler dessus. Les salars sont situés en Amérique du Sud.

Le sauvage salar de Coipasa

Une douzaine de kilomètres de piste, et nous commençons à fouler le salar de Coipasa, que nous avons aperçu la veille depuis le col.

Les salars font partie des lieux mythiques alimentant les rêves des cyclo-voyageurs. Et ça y est, nous y voici, le salar défile sous nos roues ! Mais le bougre se mérite, et les premiers kilomètres sont difficiles, parfois roulés à 5 km/h alors que c’est pourtant tout plat ! Le revêtement est changeant : mou, croûté, dur, feuilles de sel se décollant, plaques de sel hexagonales, passages à gué salés.

La plus grande partie que nous parcourons est cependant bien dure et roulante, c’est un pur régal de naviguer sur un océan de sel. Comme en navigation en mer, on fixe un point à l’horizon et on garde le cap. On choisit les collines à l’est du hameau de Tres Cruces. Sur bâbord le salar s’étend à l’infini. On double l’île de Coipasa, laissée sur tribord.

Ça craque, ça crépite, ça gronde, ça crisse, ça clapotille… C’est autre chose que de rouler sur l’asphalte ou sur les pistes. Et même si l’on doit garder un cap, on a une liberté de mouvement inexistante sur les routes, on n’est pas sur un rail.

Pas simple d’apprécier notre avancée à l’œil nu, notre point d’atterrissage et les quelques autres amers semblant tellement loin. Bien sûr nos instruments de navigation électroniques sont là pour nous donner les indications voulues à la demande…

Certains disent s’ennuyer sur les salars. C’est vrai que côté rebondissement, c’est plutôt mort… mais tout comme en bateau, on a des occupations : musiques, podcast (reportages radio en différé), séances photos, bavardages, penser, penser à rien (mouais, pas simple), pause pique-nique, pause biscuits…


Et nous voilà presque de l’autre côté du salar, après une soixantaine de kilomètres à rouler sur du sel. Il est temps de planter la tente et d’admirer le coucher du soleil. Mais que c’est dur de planter les sardines. On savait qu’il était conseillé d’emporter une pierre pour les enfoncer, mais ça reste difficile, encore plus avec les fragiles et larges sardines en alu. Heureusement, nous avons la sardine « Dieu pourvoit » (Dieu c’est pas vraiment notre truc, mais on a fait notre cette expression depuis notre rencontre en Croatie avec Seb le Pèlerin, lors de notre précédent voyage. On l’utilise à chaque fois qu’il y a une coïncidence extraordinaire, et l’air de rien on en a tout une petite liste…). On l’a trouvé sur une aire de pique-nique en Espagne, alors qu’on venait juste de casser l’une des nôtres ! Celle-ci est bien plus fine et surtout très costaud, pas de problème à lui envoyer de bons coups de cailloux sur la tête, elle ne bronche pas et s’enfonce dans le salar ! Et comme il y a pas mal de vent, je couche les vélos et haubane la tente dessus.

Le coucher de soleil est suivi d’un clair de lune. Des instants uniques et hors du temps !


Coco prépare le repas, et comble du salar, oublie de saler les pâtes !

Depuis que nous sommes en Bolivie et au Chili, notre tente nous joue un sale tour : les fermetures éclaires nous lâchent les unes après les autres. On finit par utiliser la méthode pinces à linge, ça nous rappelle des souvenirs avec la même tente en Mongolie et Russie, pour ceux qui avaient suivi…

Le lendemain, les 7-8 derniers kilomètres nous pompent autant d’énergie qu’en montée, et on doit même finir par pousser pour rejoindre la piste devant nous mener au village de Llica, distant de 30 kilomètres.

Une première petite portion de piste est très roulante, on se dit que nous serons vite rendus à Llica. Tu parles ! Le sable fait son entrée, et il devient pénible d’avancer, on doit régulièrement descendre (ou tomber) du vélo et pousser. Alors quand y en a marre, une petite étincelle se fait dans mon cerveau : ok, les pneus sont déjà dégonflés puisqu’on est sur de la piste, mais si on les dégonflait encore plus ? Je n’y vais pas de main morte, et là c’est le jour et la nuit, j’ai l’impression que l’on pourrait passer partout !

Cela dit, cette liaison jusqu’à Llica est éprouvante, et le poulet – frites – mayo – ketchup – coca est encore une fois bien mérité, ainsi que le grand lit 2 places avec des draps propres ! Petit hôtel familial (Residential Carlos), on se croirait presque en warmshower !


Salar d'Uyuni

Pause méridienne sur le salar d’Uyuni. J’ai un chouilla d’avance sur Coco. Je profite du silence, que seul vient briser le flottement de mes drapeaux. Je prends un peu de distance avec mon vélo, et j’ai déjà l’impression de le voir au loin, perdu dans ce désert blanc. Je suis comme dans un rêve. Ce sont les crissements des pneus de Coco sur le sel qui me sortent de mes songes. Tout ça est bien réel ! Les îles Pescado et Cactus se dessinent au loin.

On prend les mêmes et on recommence, mais cette fois-ci 2 jours de sel, 170 kilomètres. Il faut bien avouer que la deuxième journée sera plus lassante. D’autant plus que le salar d’Uyuni voit passer un grand nombre de jeep qui envoie des groupes de touristes en balade. Contrairement à celui de Coipasa, on ne roule pas sur un salar immaculé, on suit les traces des véhicules qui à force deviennent des pistes.

Selon par où l’on regarde le salar, celui-ci apparait plutôt jaune que blanc. On dirait que l’on roule sur une crème brûlée !


La petite ville d'Uyuni

La sortie du salar est facile, mais pas très glamour après 2 jours passés sur sa surface : zones en travaux, déchets etc.

Par contre on est agréablement surpris par la ville d’Uyuni. On n’en avait pas vraiment entendu de bien, on s’y plait pourtant bien pour notre pause. Il y a tout ce qu’il faut : bons restos (on ira 2 fois à la pizzeria, excellentes !), wifi, hôtel à prix encore correct, ville tranquille à taille humaine, des fruits, des jus de fruits frais. On mange gras salé et sucré, tout ce qu’il faut avant les 10 jours de restrictions qui nous attendent au Sud Lipez !

Alors que l’on va chez le couturier en espérant faire pouvoir faire poser de nouvelles fermetures éclairs, celui-ci sort sa pince et ressert les curseurs. Miracle, ça marche !


Je passe du temps à prendre des infos pour la traversée du Sud Lipez, mais aussi pour une grande partie de la suite, afin d’être capable de donner un point de livraison à Axa Bike qui va nous envoyer un nouveau feu pour Coco. Tout ça prend du temps, mais ça y est j’y vois plutôt clair pour la suite, les choix sont faits dans les grandes lignes jusqu’à la Carretera Australe. Pendant ce temps Coco retourne à l’école, elle va passer une matinée avec une classe de CE2 afin de pouvoir expliquer aux écoliers qui nous suivent le quotidien des élèves Boliviens.

On s’occupe tous les 2 de mettre le site à jour, et Coco fait les courses pour les 10 jours d’autonomie sur la ruta de lagunas (Sud Lipez). Cette route est réputée très difficile : vent, sable, tôle ondulée, lourd chargement en bouffe et eau. Rendez-vous dans une dizaine de jours, dans quel état serons-nous ? En tout cas on se sent en forme pour s’y lancer !


Après tout ça, voilà Coco réconciliée avec la Bolivie et les Boliviens.