du 25/04/2017 au 02/05/2017

Que frío, de Santander à Madrid.

Le 9 mai 2017 par Lolo

Info pays Espagne
(oups, par Coco) Une bonne mise en jambes : rallier Madrid depuis Santander.

A Santander

Les côtes espagnoles apparaissent enfin, et là, on se rend compte que non ce n’était pas une légende, il y a bien une grosse chaîne de montagnes à quelques dizaines de kilomètres du rivage. Leurs sommets sont encore enneigés : ça va commencer dur !
Mais lorsque l’on débarque à Santander, c’est la croisette : un petit air du Trez-Hir, en beaucoup plus grand, avec des grandes plages, un joli front de mer avec plein de bancs, un beau soleil, plein de gens qui déambulent et une piste cyclable qui nous permet de faire un tour de la ville à vélo. On passe notre première nuit espagnole dans un superbe hôtel 4 étoiles grâce au concours gagné à Océanopolis (merci Marc !), et le lendemain matin après un petit déjeuner 4 étoiles lui aussi on est prêts à se mettre en route !


En route pour Madrid

Tout un réseau de pistes cyclables nous permet de sortir tranquillement de la ville, et à peine arrivés dans la campagne, ça se met à monter… Par contre première grosse surprise pour nous, non en Espagne il ne fait pas toujours beau et chaud. Il fait même plutôt frisquet et le soleil joue à cache cache, en alternance avec des averses… pour finalement laisser toute la place à la pluie ! Heureusement les Espagnols sont plutôt tolérants avec le camping sauvage, et puis pour notre première nuit sous la tente on trouve refuge sous le porche d’une église, au sec !

Le lendemain ça continue, toujours de la pluie, et comme on continue de grimper en altitude, il fait de plus en plus froid ! Nous aurons même le droit à une belle averse de neige grêleuse en haut du col ! On ne s’attendait vraiment pas à cela en Espagne pour une fin avril. Mais d’après les Espagnols, c’est pas de chance, le temps est particulièrement mauvais cette semaine…, pourtant la semaine dernière, il faisait si beau… On regrette surtout de ne pas pouvoir profiter de ces paysages de montagnes qui ont l’air très beaux, mais la vue est trop bouchée.

La pluie s’arrête au moment de bivouaquer, mais il fait tellement froid que l’on ne traîne pas dehors et l’on se réfugie vite sous la tente. Au réveil il fait 0° sous la tente, et pourtant on n’a pas eu froid ! Comme quoi nos duvets sont bien chauds ! Dehors tout est givré, mais quelques rayons de soleils me rendent très optimiste : on est en Espagne quand même ! Pas pour longtemps… à peine le temps de prendre un petit déjeuner et le ciel se couvre et nous offre…de la neige ! Je suis frigorifiée et désespérée mais Lolo est sans pitié : on avance comme des escargots avec toutes ses montées et on a un avion à prendre à Madrid le 6 mai, alors on y va !


Le soleil revient...

Finalement tout s’arrange au cours de la journée, le temps devient plus sec, et le soleil refait même son apparition et nous avons fini de gravir la première chaîne de montagnes. Après une petite descente, nous arrivons sur un genre de haut plateau, presque plat, parsemé de collines pour que ça soit plus joli. Les campagnes espagnoles sont très différentes de celles de France. Entre deux villes ou villages, il n’y a pas une seule habitation et on peut rouler des kilomètres et des kilomètres seulement entourés de champs, de montagnes ou de forêts. Les paysages de ces plaines cultivées et pleines de couleurs sont vraiment très très beaux… reste juste notre ennemi invisible, le vent, glacial qui nous oblige à rester couverts et nous empêche de profiter du bivouac le soir.


Après le beau temps, la pluie !

Sur ces grandes lignes droites et plates, forcément nous faisons bien plus de kilomètres chaque jour, et nous arrivons donc au pied de la seconde chaîne de montagnes, avec un col à 1780 à passer. Et devinez qui revient nous embêter et nous boucher la vue ? La pluie bien sûr ! Après une matinée déjà bien humide, on attaque la montée sous une grosse pluie. Presque trois heures plus tard, on est en haut. Pendant toute la montée la température a baissée jusqu’à 1°C au sommet. On est trempés jusqu’à l’os, les gants étanches que l’on avait commandé un peu tard sur internet ne sont pas arrivés à temps et on a des gants tout pourris…et il faut attaquer les 11km de descente en lacets avec de la pluie qui est devenue grêle, et du vent de face. Interminable. On arrive en bas, dans un petit village au bord d’un lac , toujours trempés, complètement frigorifiés, il pleut toujours, il y a un hôtel… on craque et on va se mettre au sec et au chaud pour la nuit. Après 5 nuits à camper dans le froid et l’humidité on est y trop bien !

Le lendemain quand on découvre le village et le lac sous le soleil on est un peu dégoûtés d’avoir loupé la vue que l’on aurait pu avoir pendant toute la descente. Loïc est bon pour nettoyer les vélos et s’épouvanter de l’usure des patins de freins…


Le dernier bivouac avant Madrid fût le bon

On se remet en route, et pour la première fois depuis que l’on est en Espagne, on se retrouve sur une route très fréquentée. Ici aussi le premier mai est un jour férié et les Madrilènes profitent de leur week-end à rallonge pour aller se balader à la montagne. Mais on retrouve vite les petites routes secondaires et leur tranquillité et on profite bien de cette étape sous le soleil et sans vent. On s’arrête de bonne heure pour ne pas trop s’approcher de Madrid et trouver un coin tranquille pour planter la tente, et pour la première fois depuis notre départ on peut vraiment profiter de notre bivouac !

Le lendemain nous visons l’aéroport de Madrid, histoire d’aller vérifier si tout est OK pour nos billets et les conditions d’emballage des vélos : pas de mauvaise surprise. Comme toujours, la traversée de ces zones de périphéries urbaines et super désagréable, on a même le droit à un interminable tunnel de 2,5km avec plein de circulation… Et en plus premier souci technique du voyage : je casse un maillon de chaîne et fais traîner la chaîne dans le sable : il faut la nettoyer complètement, et Lolo s’embrouille à un moment pour la remettre correctement. Ça nous coupe toute envie de faire ce que l’on avait prévu : retourner vers la campagne pour faire du camping sauvage et revenir à Madrid tôt le lendemain matin. Finalement on trouve un camping pas très loin de l’aéroport, en pleine ville. Il aura au moins l’avantage de nous permettre d’arriver tôt à Madrid pour faire tout ce que l’on a à faire en 2 jours et demi !


Bilan de cette première étape

Nous qui imaginions cette traversée de l’Espagne comme un petit échauffement, une mise en jambe. Ça aura finalement était un vrai entraînement pour l’Amérique du Sud, un test pour voir si nous étions toujours motivés à vivre dehors et à rouler même avec la pluie, le froid, le vent, les longues lignes droites qui n’en finissent pas ! Et bien oui !
Cela nous à aussi permis de tester le nouveau matériel que l’on avait acheté, et notamment les vêtements pour se protéger de la pluie et du froid et l’efficacité du regarnissage de nos duvets. Tests réussis.
Nous avons pu aussi nous lancer et parler un peu espagnol. Alors nous parlons encore très mal cette langue, mais nous ne regrettons pas d’avoir passer beaucoup de temps à l’étudier avant de partir : on arrive à se débrouiller pour les choses simples et on a encore presque un an pour progresser !

Et malgré ces conditions climatiques, nous avons beaucoup aimé cette traversée de l’Espagne, qui nous a donné envie d’y revenir : Espagnols très sympathiques, camping sauvage bien toléré, routes de très bonne qualité et peu fréquentés, bonnes indications routières et automobilistes respectueux des cyclistes.