du 07/02/2018 au 18/02/2018

Dernière ligne droite avant de prendre feu

Le 25 février 2018 par Lolo

Info pays Patagonie
Rejoindre la Terre de Feu depuis les montagnes du Fitz Roy.

12 jours d’El Chalten à Porvenir, dont 4 jours de pause à Puerto Natales.

Resumen en espanol

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Cuando nos fuimos d’ El Chalten tuvimos estupendas condiciones : un muy bueno asfalto, sol, y mucho viento con nostros. Qué bueno para pedalear!
Despues El Chalten los paisajes cambiaron completamente. Aquí no río, árboles y vegetación muy verde. Tampoco, no montañas o sólo muy lejos. Aquí todo es plano y muy seco. Se parece un poco como en el Altiplano en Perú y Bolivia. Pudimos ver Guanocos (parecen un poco como llamas pero son silvestres como Vicuñas), cóndores y también nandous (pequeño avestruz).
Ciclistas nos doblaron : Laura y Pierre dos franceses que encontramos en la carretera austral. Pedaleamos juntos todo el día, pero por la tarde fue mucho más difícil, tuvimos el viento de contra!
Por la noche nos paramos en un hotel abandonado : un lugar bien protegido del terrible viento de Patagonia.

El día siguiente seguimos solos. Pierre y Laura van a ver el Perrito Moreno un muy grande glaciar cerca del Calafate. Lolo no quería ir a verlo. Es un lugar muy muy turístico y no le gusta este tipo de lugar.
Por la tarde encontramos un lugar protegido del viento en un campo al lado de un río y encontramos Gonzales que vivía cerca. No tiene vecinos y parecía feliz de tener amigos para hablar!

El día siguiente los cambios de Lolo se rompieron definitivamente. Los de detrás y también los de adelente. Tenía sólo un cambio… Que mala pata. Con mucho esfuerzos pudimos pedalear 30 kilómetros mas y acampar al lado de una casa donde viven unos trabajadores que cuidan la carretera. El hombre nos dijo que sin cambios no será posible de ir hasta Puerto Natales. Hay subidas y una porción de ripio muy difícil.
El día siguiente hicimos dedo. Hacía frío muy muy frío y no pasaron muchos vehículos. Esperábamos 2 horas y llegaron nuestros socorristas : Esteban y Barbara viajan con un van, se pararon y nos llevaron hasta la frontera Chilena!

Cuando ingresa en Chile es prohibido de ingresar con frutas y verduras y carne y semillas. De costumbre hacemos cuidado y si nos quedamos un o dos les escondimos muy bien. Pero esta vez no estábamos preparados y la aduana encontró zanahorias, cebollas, lentejas y huevos… No tuvimos problemas pero ella tomó todo.

Acampamos unos kilómetros más lejos y pedaleamos los 60 kilómetros de la frontera hasta Puerto Natales. Fue un poco difícil para Lolo que tuvo que empujar mucho su bici. Pero en Puerto Natales nos quedamos 3 días, descansando. Encontramos un hostel barato dónde alquilamos una cómoda habitación, y disfrutamos de la cocina del hotel para cocinar. Lolo encontró una buena tienda de bicicletas para arreglar suya, y descubrimos esta linda pequeña ciudad caminando. Que bueno de ver el mar!

El día siguiente fue fácil y a Villa Tehuelches pudimos acampar en cuadras muy limpias. Pero cuando nos despertamos, me dije, este día va a ser un día de mala pata. Y tuve razón. El viento cambió y fue de contra todo el día y había también lluvia y mucho frío. Tuvimos que pedalear 100 kilómetros hasta Punta Arenas porque no teníamos comida, y 100 kilómetros con viento de contra es MUCHO.
Llegamos a Puntas Arenas a las 8 y media y tuvimos que ir a comprar gasolina para el hornillo y comida para 6 días porque vamos a cruzar una grande parte del Tierra Del Fuego sobre ripios donde no hay comida.
Estaba mas de 10 de la noche cuando pudimos armar nuestra carpa al lado del embarcadero… Qué día!
Por la mañana embarcamos en un barco para cruzar el estrecho de Magellan…
Vamos a empezar la última parte de nuestro viaje en América del Sur… El Tierra Del Fuego!

Hola pampa

Nous quittons El Chalten en milieu de matinée, avec d’excellentes conditions : soleil et vent arrière, sur du bitume, on file !
Très vite les paysages changent, et même si nous avons toujours le lago Viedma et ses glaçons au loin sur la droite, pour nous rappeler nos balades des derniers jours, tout le reste n’est que pampa, ce qui n’est pas pour me déplaire. La pampa, c’est une immense steppe, vallonnée, de l’herbe jaunie en cette fin d’été, des buissons, parfois des arbres, des ruisseaux. Dans ce décor sont posés quelques guanacos (un genre de vigogne, mais plus rustre) et nandous (un genre de petite autruche), ainsi que des rapaces.
Après une heure de pédalage, nous sommes rejoints par les Vel’Oc, Laura et Pierre, déjà rencontrés sur la Carretera Austral. Chose rare pour nous, c’est à 4 que nous avancerons ce jour-ci.
Une petite colline nous abrite du vent pour la pause sandwich, puis changement de cap en début d’aprem… vent dans le nez, tout de suite moins drôle !
Fin de journée, on améliore de 5 km notre record kilométrique journalier : 125 km, qui nous mènent à un hôtel abandonné, le Luz Divina. Parfait pour un bivouac à l’abri. On y trouve même la trace de Nathalie Jura sur un des murs, parmi les nombreuses signatures de cyclistes et motards.


Joker

Le lendemain nous reprenons nos bonnes vieilles habitudes, en reprenant la route à 2, Coco&Lolo quoi !
Pampa, averses, vent de travers, clôtures, abri pour pique-niquer.
Nous arrivons à un carrefour. Cap à l’Est pour Puerto Natales, cap à l’Ouest pour un détour par la ville d’El Calafate et le glacier Perito Moreno. Mais ça fait déjà un bon moment que la décision est prise, car j’ai joué mon joker. Eh oui, Coco m’ayant déjà trainé de force au Machu Picchu, il n’y aura pas de Lolo au Pepito Mojito. Je suis convaincu que c’est un magnifique glaçon, mais j’ai du mal avec les concentrations de touristes et les villes qui vont avec. Et c’est pourtant bien un touriste qui écrit ça !
Bref, on tourne à gauche et on prend le vent dans le dos, on file et on s’arrête sans tarder à un coin de bivouac. Il est tôt, l’endroit est tranquille, au près de la rivière. On en profite pour faire du bricolage, laver un peu de linge, et prendre du repos.
Le lendemain matin, Gonzales nous rend visite. Nous sommes sur ses terres, et il est heureux de venir discuter… et qu’est-ce qu’il est bavard, on ne l’arrête plus !


Dérailleur, le feuilleton continue !

Nous quittons Gonzales et grimpons dans un froid glacial le col qui nous attendait depuis la veille.
Et c’est en début d’après-midi, alors que nous repartons le ventre rempli de notre salade de pâtes, que le feuilleton reprend. En redémarrant, crac crac crac, ouch, je n’aime pas ce bruit… c’est pas beau à voir, je ne rentrerai pas dans les détails. Pour faire simple, dérailleur et galet foutus, et patte à nouveau tordue. J’ai tout récemment appris une citation de Chirac précisément adaptée à la situation suivante. « Les merdes volent en escadrille ». La gâchette déjà endommagée de la poignée de dérailleur avant termine sur le bitume. Cette fois-ci rien à faire, à part ôter le dérailleur arrière et quelques maillons de chaine pour continuer en mono vitesse. Heureusement le relief s’y prête pas trop mal, et nous finissons les 25 km de l’étape ainsi. Bivouac à l’abri dans le préau de l’AGVP (l’équivalent de notre DDE). Le responsable ainsi qu’un couple de cyclistes argento-italien nous mettent en garde sur la difficulté du parcours à venir : piste très pourrie et vent de face très fort. Miguelito le chien AGVP et les 2 bébés chatons n’ont pas d’avis.
On analyses les alternatives :

  • Gros détour à vélo en suivant l’asphalte, toujours en mono vitesse. Bof.
  • Je vais en stop à El Calafate acheter un nouveau dérailleur. Mais est-ce que je pourrai convenablement redresser ma patte de dérailleur ? Si l’alignement n’est pas bon, il y a le risque d’envoyer ce nouveau dérailleur dans les rayons. Sans parler du fait que je ne veux pas m’approcher de cette ville !
  • Prendre un bus pour Puerto Natales avec les vélos. Quand passe le bus ? S’arrêtera-t’il ? Si oui, ça nous coûtera très cher.
  • Faire du stop. Banco.

On se met en position le lendemain à 9h, non sans avoir enfilé pantalon de pluie (protège du vent), polaires, doudoune, veste, gants, bonnet, capuche… ça caille ! 2 longues heures plus tard, après quelques infructueux arrêts, un fourgon avec une grande carte d’Amérique du Sud dessinée sur le côté stoppe. Que suerte, un couple argento-brésilien en voyage, vole à notre secours. Ils se rendent à Cerro Castillo, parfait !


Trafic de fruits et légumes : la main dans le sac !

Nos sauveurs nous déposent à la douane chilienne. On prend le temps de manger notre salade riz-légumes et 2 pommes. Les 2 autres pommes sont cachées au fond d’une sacoche de Coco, ainsi qu’un peu d’ail et d’origan dans l’une des miennes. Jusqu’à présent ça s’est toujours bien passé comme ça, y a pas de raison que ça change pour notre dernier passage ! Hé oui, il faut savoir que pour entrer au Chili avec des fruits et légumes, il faut être aussi joueur que pour ramener en France de l’herbe de Hollande ! Et on aime bien jouer !
Coco remet à la douanière les 2 carottes et l’oignon qu’il nous restait.
– « Rien d’autre à déclarer ? »
– « Non ! »
Coco obtempère sûre d’elle lorsque la douanière lui demande d’ouvrir sa sacoche droite. Pas de problème se dit-elle, les pommes sont dans l’autre, haha ! Tsoin tsoin tsoin, et qu’y a-t’il finalement dans cette sacoche ? D’autres oignons, et des œufs ! Patatra, la main dans le sac. Dans l’empressement de notre mission auto-stop, et ne pensant vraiment pas passer la frontière ce jour-ci, nous n’avons pas vérifié le contenu de nos sacoches, désorganisation totale !
Évidemment nous perdons la confiance de notre douanière, qui reste cependant zen et souriante. Elle fouille minutieusement la sacoche de bouffe, et en sort de l’ail, du gingembre et un paquet de lentilles. Coco trouve ça trop injuste pour les lentilles, et commence à insister… je lui fais signe en douce de se calmer, il ne faudrait pas se mettre à dos la douanière, d’autant plus qu’elle n’a trouvé ni les pommes ni les feuilles de laurier.
-« Vous pouvez y aller  »
Ouf… et on se dit qu’on aura notre part de responsabilité si les prochains cyclistes se font fouiller…
Une quinzaine de km plus loin, avec quelques poussettes nécessaires, nous trouvons un abri / mirador d’observation en bord de lac, parfait pour passer la nuit. Toujours avec le soleil, royal.

Puerto Natales : on se la coule douce

Les 40 km restants se font sans encombre, même si je dois encore pousser. Quelle belle invention que les dérailleurs !
Puerto Natales étant au fond d’un dédale de fjords, on ne se rend pas bien compte que c’est la mer que nous longeons pour arriver en ville, mais c’est bien elle, notre odorat aiguisé de Bretons le confirme.
Au programme à Puerto Natales, pas de Torres del Paine, mais plutôt prendre notre temps à ne pas faire grand chose : confier mon vélo au magasin de cycles, se promener sur le port, profiter de la cuisine mise à disposition dans notre auberge, discuter entre touristes dans cette même cuisine, tous les soirs prendre un apéro dans notre chambre, regarder des séries, mettre à jour notre carnet de voyage… finalement c’est pas rien ! Après 4 nuitées, voilà le temps venu de saluer les frères tenanciers de l’auberge, pour se remettre en route, cap sur Punta Arenas… avec dérailleurs arrière et poignées de vitesses flambant neufs, et patte de dérailleur redressée et refiletée. Parés !


Fin d'étape pourrie

On se remet en route en début d’aprem, une fois la pluie partie. On pensait avoir le vent favorable, mais il est travers, tant pis. Bivouac sauvage. Le lendemain on file vent dans le dos jusqu’à Villa Tehuelches. On demande aux carabinieros où l’on pourrait planter la tente à l’abri du vent. Comme on l’avait lu dans l’application « Overlander » que l’on utilise, ils nous indiquent que l’on aura notre chambre à l’écurie, en passant par dessus la porte ! Hé oui, il y a une bonne douzaine de chambres effectivement, ou plutôt des boxes, mais propres, sans paille ou crottin !
Le lendemain on se réveille avec la pluie, Coco prévoit une journée pourrie. Je suis plutôt optimiste, la pluie devrait cesser et le vent être avec nous. Mais il faut croire que Coco nous a porté la poisse… la pluie va et revient tout au long de la journée, et surtout on va se taper une étape de 100km vent dans la gueule… journée pourrie oui, et c’est pas fini ! Pause biscuits du matin à l’abri d’une forte pluie dans un abribus reconverti en chiottes par des imbéciles. Pause déjeuner à l’abri d’un fort vent dans un abribus reconverti en chiottes par un imbécile, peut-être le même que précédemment. Bon, il se passe quand-même des trucs sympas pendant cette journée : on voit des flamants roses et des nandous. En fin d’après-midi nous découvrons le détroit de Magellan, whaouh, nous voilà rendus ici ! Et on arrive finalement à Punta Arenas bien secs… mais il se remet à pleuvoir des cordes et on arrive au supermarché trempés. Je garde les vélos, frigorifié, pendant que Coco fait les courses pour 6 jours, en vue de notre prochaine étape sur les pistes de Terre de Feu. Sauf que non, on est dans un magasin de la zone franche, peu de choix et vente en grand format. Changement de crèmerie et on recommence à zéro…
Bon, on ne se laisse pas abattre et l’on parvient à finir la journée sur une bonne note : on plante la tente sur la terrasse couverte du bureau maritime, à l’abri du vent et de la pluie… et hop apéro !

Embarquement immédiat

La veille on a lu sur l’écriteau « départ 9h30 ». On aura donc le temps d’émerger tranquillement
et de replier la tente avant que le port s’active. Sauf que… en sortant de la tente à 7h45, il y a déjà plein de passagers, et nous voilà posés en manouches tout prés du bureau de vente des billets ! L’embarquement commence dès 8h30, voilà l’explication. A 8h45 nous voilà à bord, le ferry est rempli de piétons, on est dimanche. Une traversée du détroit de Magellan plus loin, la Terre de Feu nous envoie 2 dauphins pour nous accueillir dans la baie de Porvenir, la classe !
La fin du voyage approche pour de bon, nous allons entamer notre dernière étape d’Amérique latine. Sentiments mitigés : pas mécontents de bientôt retrouver nos proches et le confort de notre maison, mais déjà nostalgiques de voir s’arrêter notre vie de nomades, pour un temps en tout cas.